lundi 28 janvier 2008

Seconde aventure de Théodor, le biologiste










Théodor continue son exploration sur cette planète à la géographie si lointaine....


















Episode I









Théodor était maintenant à moins de quinze mètres de la motte de ce qui commençait à s’appeler lacustris cavea grandiflora. Titulaire d’un doctorat à seulement 24 ans cette découverte allait propulser l’intrépide scientifique au rang de chef d’étage du musée, il le sentait. Son indicateur de carbone clignota au rouge, en même temps que la plante clignotait au jaune.























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Episode II









Théodor ressentait l’humidité chaude venant de la diffusion de ces magnifiques spores qui voletaient maintenant autour de lui, certains s’écrasaient au sol dans un bruit de gélatine.









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Episode III

Théodor s’approchait, confiant, des tapis végétaux déployés en étoile devant lui. Il devait être à trois mètres du centre. Les tapis, longues bandes feutrées à extrémités en pointes se dressèrent et se refermèrent sous l’effet de son simple contact, comme une porte automatique qui se ferme après franchissement d’un capteur électrique.












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Episode IV









Ces portes végétales parfaitement emboitées les unes avec les autres, le zoologiste en admirait maintenant la splendeur de l’intérieur. Il eut le temps de prononcer « toxica » pendant que les enzymes commençait à digérer le corps étranger.






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Episode V





Elle digéra tout à fait Théodor, « homo sapiens sapiens » en quelques minutes, lui, ses vêtements, son couteau, son tube à feu, son indicateur de carbone, son carnet de notes et son crayon. Elle fit grand profit de son oxygène, de son hydrogène, trouva très utiles les petites quantités de son cadmium, de son aluminium et des autres nutriments rares.
Baptisée l’espace d’un instant "Lacustris cavea grandiflora toxica", le végétal redevint pour plusieurs centaines d’années la plante sans nom.

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Episode VI

Trois jours plus tard Golfi, l’indigène d’Europa aux quatre bras gesticulateurs racontait à la terrasse du grand café de Questala comment il avait roulé le petit terrien à l’orée de la jungle. La grande fonte des glaciers d’équinoxe commençait. Comme d’habitude, elle allait durer huit années.
FIN

lundi 14 janvier 2008

Première aventure de Théodor, le biologiste

Voici une autre histoire, beaucoup plus courte, l'histoire de Théodor un jeune biologiste explorant Europa, la planète jumelle de Lambda 915.




Episode 1
Quand Théodor se réveilla, les guides avaient disparu, ils lui avaient laissé une pirogue, un sac à provision et son tube à feu. Le jeune voyageur ne s’en sortait pas si mal. D’ailleurs il n’avait pas eu grande confiance en ces deux porteurs, surtout le grand aux quatre bras gesticulateurs rencontré sur le marché de Questala.










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Episode 2
Théodor savait qu’il ne lui restait que quatre jours avant la fonte des glaciers d’équinoxe. Le jeune terrien s’enfonça dans la forêt plein sud. Après avoir reconnu des brassées de betula, des touffes de centaura, une grande lumière l’attira plus profondément dans la jungle violette d’Europa.




























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Episode 3

Il était très singulier mais très humain de constater qu’au moment de nommer les continents, les montagnes ou les plaines, même à 15 millions d’années-lumière de notre vieille planète bleue, les petits d’hommes citaient des noms les plus approchants de leur géographie terrestre.



























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Episode 4

Il en était de même pour l’appellation des animaux ou des plantes, ces dernières étant la spécialité du jeune biologiste.
Théodor avançait, le visage griffé par les larges ombelles poilues des cactées, dans la moiteur humide, toujours guidé par la lumière qui se faisait plus précise. Il déboucha à l’orée d’une clairière où des troncs calcinés formaient une danse de sorcières des plus sinistres.
































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Episode 5
Mais au milieu, une motte circulaire faisait comme un oasis. Des racines ornées de verrues grimpaient droit au ciel encageant une mégaspore de plusieurs mètres de diamètre. L’esprit du biologiste travaillait déjà à nommer cette espèce inconnue de lui, et par conséquent inconnu de tout être humain.

La terminaison grandiflora s’imposait tout de suite.







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Episode 6

Il cherchait tout en avançant un deuxième terme pour la cage de racines, pas velata le voile, alors peut-être cavea le creux. Il marchait tout en laissant son esprit scientifique chercher les adjectifs.
















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Episode 7

Il confrontait avec son regard ces différentes terminaisons. Ce côté hors-sol lui fit penser à lacustris. Il revint du regard au centre de l’amas, l’énorme boule battait une impulsion, laissant échapper par intermittance, ce qu’il ne pensait pas appeler autrement que des spores, des ballons pourtant de 30 ou 50 centimètres.

dimanche 6 janvier 2008

Sixième aventure de Jess, le voyageur d'Optik

Episode I


Cette vieille maison à colombages avait été à vendre pendant des années. Finalement son prix baissant autant que sa façade penchait, un acheteur se décida et fit faire des travaux. Vous ne me croirez pas...et pourtant si, un trésor fut découvert par les maçons.
Jess n'est jamais rentré dans cette maison, mais arpenta bien souvent la rue qui portait le nom pompeux de rue principale!



















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Episode II


Plus loin, ce groupe de maisons ira à la casse. La Tonne fleurie vit ses derniers jours. Le platane verra moins le soleil qu'avant.

Jess contempla les larges fissures du 58. Et sa fissure à lui, qu'en fera t-il?





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Episode III

Un jour d'août, un rêve se faisait réalité. Une plateforme hexagonale prenait corps. Bientôt le kiosque en cèdre rouge pousserait: salon d'été, vue sur le lac ...le paradis! Non?
Jess contemplait les torsades, les fissures et les plis de ces arbres imputrécibles. La droiture n'est pas ici signe de solidité: à méditer.



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Episode IV

La porte sculptée était une rare merveille, spécialitée d'un village du bord du grand fleuve. Sculptée dans les années 30. Un marin dans la maison d'un marin.
Jess



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Episode V

Le marin de la porte regardait le portrait du marin de la maison. Le marin de la maison regardait sa veuve. La veuve regardait le dessinateur. Le dessinateur cherchait son chemin dans tous ces regards.
Tandis que Jess passait sur la route 132, le chien au panneau "bienvenue" regardait le marin de la porte... Et le canard, morne comme un canard ne regardait rien!








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Episode VI

Après des nuits d'insomnie, pour sa fissure, Jess avait trouvé. Il n'allait pas la combler, la masquer, la cacher. Il allait la porter. Il avait compris une phrase de ces curieux terriens : "Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière".













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Episode VII

Il repartit un matin de juillet, en lune rousse. Son Per Japhet et sa Mer Josepha l'attendaient. Une autre histoire commence pour eux...
mais personne n'est là pour la raconter.
FIN